Jackson 5 : l’histoire a un commencement…

Nous avons tous en tête ces fameuses images montrant les Jackson 5 auditionner à la Motown en 1968.
On imagine pourtant mal les sacrifices et le travail énorme qu’il a fallu aux 5 frères Jackson (Jermaine, Jackie, Tito, Marlon et Michael) pour arriver à décrocher cette audition miraculeuse.
Un travail commencé bien des années auparavant alors que Michael n’était âgé que de 4 ans.

Michael naquit le 29 août 1958 à Gary dans l’Indiana, dans une famille déjà très nombreuse composée de 4 frères (Jackie, Jermaine, Tito et Marlon et 2 sœurs (Maureen et La Toya) à l’époque, Janet et Randy étant nés après lui.
La tribu Jackson était dirigée par Katherine et Joseph (dit Joe), deux parents incarnant les extrêmes : la mère étant douce et le père très dur.

Les premières années de la vie du petit Michael passèrent sans histoires. Certes, Il démontrait chaque jour à sa mère son don pour le chant et la danse, mais baigné dans le negro-spiritual, cela semblait inévitable.
Le petit Michael était très précoce, cela ne fait aucun doute. Jugez plutôt : alors qu’il n’est âgé que de 5 ans et à la demande de sa maîtresse de classe qui voulait que ses élèves inscrivent sur un papier leurs souhaits pour l’avenir, il écrivit ces mots surprenant :
“Je voudrais devenir un grand artiste de variété ou un musicien. Je veux la paix sur la terre.”
Troublant me direz vous ? Sans aucun doute.

Bien avant les Jackson 5 de Michael, trois des frères Jackson, Jermaine, Tito et Jackie, avaient formé à partir de 1960 un petit groupe sans réelles prétentions, les “Jackson Brothers“. Il fallut attendre que Katherine surprenne plus d’une fois Michael chanter et danser au rythme de la machine à laver pour qu’elle plaide la cause de son petit auprès de Joe : “Joe, j’ai écouté chanter le petit Michael. Il est prêt a rejoindre ses frères.”
Pourtant le futur King Of Pop, n’est intégré que comme joueur de bongo (petits tambours), papa Jackson jugeant son fils trop jeune pour chanter: nous sommes alors en 1962.

Joe ne s’intéresse pas encore à ses fils. Il est lui même occupé par son groupe: The Falcons, et n’a donc pas de temps ni vraiment d’envie pour former ses fils à l’art de la scène.
Mais les frères Jackson s’accrochent et font prendre conscience à leur père de leur incroyable potentiel. Michael, lui, démontre son talent notamment lors de sa première prestation en public à l’occasion d’une fête à son école. Il y interprètera “Climb Every Mountain” avec une telle intensité, qu’à la fin, tout le monde a fondu en larmes.
Il n’en faut pas plus pour que Joe prenne sérieusement les choses en main. Il décide de mettre Michael comme chanteur du groupe à partir de 1964, alors qu’il n’a que 6 ans. Le vie de Michael prendra un tournant décisif.

La vie du groupe s’organise. Joe fait travailler ses fils tous les jours après l’école. Il investit tout ce qu’il n’a jamais gagné dans des instruments de musique, des amplis et des micros, au grand désespoir de Katherine.
Mais Papa Jackson est sûr que ses enfants ont un potentiel énorme. Sûr de cela, il se montre alors intraitable. Il ne laisse aucun répit a ses fils et les fait travailler d’une main de fer n’hésitant pas à les corriger très sévèrement si il les jugeait en dehors du rythme ou mal concentrés. Les séances se transforment alors en calvaire. Michael se sent de plus en plus tiraillé par son amour du chant et son envie d’aller jouer avec les autres enfants du quartier. Mais Joe ne veut rien savoir.

La même année, les “Jackson Brothers” commencent à se produire en public. Ils donnent leurs premiers concerts au “Mr Lucky’s” un grill bar de Gary. Leur show n’est alors que des reprises des standards de Motown, le seul répertoire qui les influençait réellement. Joe est alors satisfait de voir que ses fils suscitent de l’enthousiasme auprès du public. Il prend alors plusieurs engagements auprès des cabarets et boîtes de nuit de la région de Gary.


Seule Katherine ne voit pas tout cela avec le même intérêt que son mari : “Vas y doucement Joe, Ce ne sont que des enfants.”
Mais Joseph n’écoute rien ni personne.

A partir de 1965, les “Jackson Brothers” commencent à être connus dans la région. Leurs prestations en public ne se comptent plus, et ils ont désormais acquis un professionnalisme étonnant pour de si jeunes enfants.
Pourtant dans Gary, beaucoup se moquent des gosses du 2300 Jackson Street, riant de leur acharnement. Michael se souvient encore des jaloux qui jetaient des pierres dans les fenêtres de leur petite maison.
Mais comme enfermés dans une bulle, les frères Jackson, bien influencés par Joe, ne se détournent pas de leur passion. Il gagnent plusieurs concours de chant dont celui du meilleur groupe de l’année de Gary, en y chantant le tube de Robert Parker “Barefootin'”. Cet exploit leur vaudra un article dans la gazette de la ville.
La même année, alors qu’ils se produisaient dans un grand magasin, le gérant leur suggéra de s’appeler les Jackson 5 en référence aux cinq membres du groupe. Séduit par l’idée, les frères Jackson avec l’accord de Joe décident désormais de s’appeler ainsi.

Leur réputation désormais bel et bien acquise, les Jackson 5 n’ont plus à faire leurs preuves. Ils font désormais les premières parties des stars noires américaines. Michael s’imprègne ainsi du savoir-faire de ses idoles de toujours : James Brown et Jackie Wilson. Il retient tout les petits pas de danse, et les répète encore et encore jusqu’à les connaître par cœur. Il démontre ainsi son talent pour la danse. Les spectacles des Jackson 5 deviennent alors de véritable show à la Motown.


Pour étoffer le groupe, Joe décide alors d’engager deux nouveaux membres : Johnny Jackson et Randy Rancifer. Ce sont en fait deux très jeunes musiciens, l’un à l’orgue et l’autre à la batterie, qui permettent ainsi de renforcer le côté musical du groupe. Pour garder l’image familiale des Jackson 5, Joe les fera passer pour leurs cousins, alors qu’en fait, ils n’ont aucun liens de parenté.

La même année, une épreuve décisive se dessine pour les Jackson 5. Leur réputation est telle qu’il sont qualifiés d’office pour la finale des jeunes talents à l’Apollo Theatre de New York. Une épreuve cruciale mais surtout incontournable pour toutes les futures stars noires américaines de l’époque. C’est le test infaillible pour savoir si le groupe a un avenir. Mais c’est aussi une épreuve terrible, étant donné que le public de l’Apollo est des plus expressifs. En effet, les spectateurs ne se gênent pas pour vous faire savoir si vous ne leur plaisez pas ! Pouvoir finir sa chanson est déja une victoire.
Lorsque Michael débarque avec ses frères et papa Joe, il est très excité. Comme scotché devant les photos accrochées au mur, il rêve alors secrètement d’inscrire son nom à côté d’eux. Reste bien sûr a convaincre le public de l’Apollo. Mais qui pouvait résister à ce groupe si pétillant, qui pouvait résister à ce bambin de 9 ans qui dansait comme James Brown et qui chantait comme un ange ?

Personne, pas même le public de l’Apollo. Les Jackson 5 sortiront de scène sous les acclamations: l’épreuve est réussie haut la main.

1968 voit enfin se concrétiser le but recherché par les Jackson 5 depuis un bon bout de temps : un disque. En effet, un collègue de travail de Joe, propose au groupe un enregistrement sous son petit label: Steeltown. C’est à Steeltown que Michael et ses frères feront leur “baptême studio”.

Ils y enregistreront plusieurs chansons dont “Big Boy” qui sera leur tout premier 45 T. Cependant, ce que l’on sait moins, c’est que deux autres 45 T sortiront sous le label Steeltown : “Let Me Carry Your Schoolbooks” et “I Never Had A Girl”. Mais curieusement, ces deux disques sortiront sous l’étrange nom de “The Ripples & Waves Plus Michael”. Quoi qu’il en soit, seul “Big Boy” marquera les esprits. Il eut un certains succès local. Il reste cependant très peu d’exemplaires de nos jours. Si vous avez la chance d’en posséder un, et bien peut être a-t-il été vendu par Michael en personne ! En effet, il arrivait que les Jackson 5 vendent le 45 T après leurs show.


Cependant, comme aveuglé, Joe se satisfait à moitié de ce contrat. Il vise encore plus haut pour ses gamins. Avec l’appui de “Big Boy” et de leurs tournées interminables dans tous les cabarets et clubs du Middle West, les Jackson 5 sont maintenant de vraies stars dans toute la région. Les concours deviennent de simples formalités. C’est d’ailleurs en gagnant l’un d’eux, qu’ils débouleront toujours en 1968, dans un spectacle où ils passeront en deuxième partie des “Vancouvers”.
Leur rencontre avec Bobby Taylor, un des membres du groupe, sera déterminante. Subjugué par les frères et Michael en particulier et après avoir parlé avec eux, il décide de les pistonner pour une audition chez Motown. L’audition dont rêvaient les Jackson 5 !

La suite, tout le monde la connaît, mais ça, c’est une autre histoire…

05 July 2002 by Davy Appert – The Invincible Legend

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