SMELLY, WORMS, AND MOUSE !

Le 8 avril, Quincy Jones était l’invité de la Loyola Marymount University’s School of Film & TV.

Devant les étudiants, le célèbre producteur est longuement revenu sur sa carrière et il a bien évidemment été question de Michael Jackson.
Quincy a d’abord rappelé qu’il avait croisé MJ une première fois quand ce dernier était âgé de 12 ans et qu’il participait au Ed Sullivan Show avant d’ajouter «mais je l’ai vraiment rencontré, connu , et j’ai fait connaissance avec lui au moment de « The Wiz » .»

Un Michael Jackson à qui il a vite trouvé un surnom ! : “Quand nous étions en studio, un pianiste était présent sur chaque session que nous faisions, il se nommait Greg Phillinganes. L’un des meilleurs pianiste du monde. Et Rod Temperton était de Grimsby en Angleterre. Vous connaissez Grimsby? C’est un village de pêcheurs là-bas. Mais il vivait [en Allemagne] près de Francfort et de Worms.
J’avais donné à Michael le surnom « Smelly » car il ne prononçait jamais le mot « funky » et préférait dire «smelly jelly». Donc quand on me demandait qui était en studio, j’avais l’habitude de répondre « Smelly, Worms, and Mouse !».

Au sujet de l’album « The Wiz », Quincy a confié : « Il m’a d’abord rencontré pour me dire « Pouvez-vous m’aider à trouver un producteur pour notre 4eme album chez Epic ? Nous avons appelé Epic, je réalise un nouvel album solo »,
J’ai alors dit à Michael « Je ne veux parler de rien d’autre que “The Wiz”. Tu n’as même pas encore une chanson [pour la B.O., ndlr]. »
Il avait seulement chanté « Ease On Down the Road » avec Diana Ross. (…) A ce moment, il n’avait pas encore « You Can’t Win ». Nous avons dû réaliser cela à la dernière minute . Avec Valerie Simpson, et Ashford & Simpson, (…) nous avons composé beaucoup de chansons supplémentaires pour le film. Mais quelle aventure !”

Concernant la sélection des titres pour l’album « Thriller », Jones a évoqué les 800 chansons écoutées et réexpliqué son approche : “Dieu merci, 50 ans auparavant, j’avais appris que notre business tout entier repose sur deux principes : une bonne chanson et une bonne histoire. Pour les films, la télévision, si vous n’avez pas cette histoire rien d’autre ne fonctionne. (…) C’est la même chose pour une chanson. Une bonne chanson peut faire du plus mauvais chanteur dans le monde une star. Mais une mauvaise chanson ne pourra pas être sauvée même par les 3 meilleurs chanteurs du monde.(…)”.

Au sujet de la fin de sa collaboration avec Michael Jackson, Quincy Jones a expliqué : « Voici ce qui est arrivé. (…) En 1987, j’avais Grandmaster Flash dans le studio prêt à enregistrer avec Michael une chanson contre le crack. Et Michael a dit à Frank Dileo «Quincy se fait vieux, trop vieux pour le business maintenant. Il ne comprend pas, le rap est mort.»

En 1987. Michael, OK. [rires] Plus tard (…) il a dû payer ces gars 150 000 $ pour une chanson. Rodney Jerkins. Akon et d’autres. »
Jones estime qu’en réalité , « le rap était loin d’être mort » avant de rappeler qu’à la même époque , l’album « Back On The Block » (1989) qu’il avait produit, avait notamment été récompensé en 1991 par le Grammy Award de la Best Rap Performance by a Duo or Group.

Mais Michael Jackson ne souhaitait pas prendre la direction hip-hop voulue par Quincy Jones. Avec le recul et le succès mondial des albums « Dangerous » (1991) et « HIStory » (1995) qui mêlent différentes influences musicales tout en gardant une dominante « Pop », concédons néanmoins qu’il n’est pas vraiment possible de donner complètement tort au choix de Michael…

La dernière fois que Quincy Jones a rencontré Michael Jackson, c’était à Londres. Plus tard, au moment de l’annonce du décès de la star, Jones confie avoir été sous le choc : “Je n’arrivais pas à le croire. C’était puissant. Très puissant car la relation entre un producteur et un artiste est vraiment spéciale. Il n’y a aucune place pour des conneries. Cela doit être pur. De l’amour et du respect, un grand respect mutuel l’un envers l’autre.”
Selon lui, l’un des ingrédients pour faire un bon disque est cette confiance mutuelle qu’il avait développée avec Michael Jackson.

Sources : hollywoodreporter.com / MJLegend

18 Apr 2015  by BIGBROTHER

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