Les confidences de TAJ Jackson
Douze ans après la mort de Michael Jackson et à maintenant 48 ans, Taj Jackson, le fils aîné du frère de Michael, Tito, s’est confié dans une longue interview sur sa volonté de défendre son défunt oncle, dont la réputation a été ternie par de récentes allégations.
Un grand frère
Taj a commencé par évoquer ses souvenirs affectueux de Michael. « Il y a des photos de mon oncle me tenant alors que je suis un bébé. Il a donc toujours été là, tout au long de ma vie. Il a toujours été comme un frère aîné.
Mais c’était quelqu’un qui était aussi un mentor pour moi, quelqu’un qui m’a appris à être une bonne personne et à savoir comment utiliser ma profession. Comme lorsque nous sommes sur scène, mes frères et moi, comment pouvons-nous utiliser cela pour faire du bien ?
Lorsque notre première chanson a atteint le sommet des charts au Royaume-Uni, nous avons reçu cet appel téléphonique de sa part. Nous pensions qu’il appelait pour nous féliciter, mais il appelait en fait pour nous réprimander parce que nous n’avions pas visité les hôpitaux pour enfants.
Il a dit, “dans chaque ville où je passe, je vais dans un hôpital pour enfants. C’est votre responsabilité”. Il avait raison parce que c’est comme ça que nous avons grandi. Nous l’avons vu faire ça.
Il est donc difficile pour moi, en cette période, d’entendre des allégations balancées sur lui. Il n’est pas là pour se défendre et ce qui est dit est tellement éloigné de la personne qu’il était vraiment. Tous ceux qui l’ont connu – amis, membres de la famille ou pairs – l’ont défendu mais cela n’a pas été diffusé dans les médias.
Le plus dur pour moi en tant que neveu mais aussi en tant que personne qui a grandi avec lui, c’est d’entendre tous ces mensonges à son sujet et son incapacité à se défendre. Ils ne s’intéressent qu’aux scandales et aux mensonges.
Il y a beaucoup de soutien autour de lui mais vous ne le voyez pas. Le public ne le voit pas. On leur dit, il faut croire cette version et non cette version. C’est dur pour moi parce que tous ceux qui le connaissaient parlaient toujours de lui de manière élogieuse, disant qu’il était incroyable, qu’il a changé leur vie, les a aidés.
Et c’est nauséabond que nous vivions dans une société maintenant où nous ne pouvons pas croire que quelqu’un puisse être aussi bon sans vouloir quelque chose en retour. »
Le 25 juin 2009
« Nous étions chez mon frère. C’était le premier jour où nous commencions un nouvel album sous le nom de 3T. La nouvelle a été publiée sur TMZ. Il y avait cette information et nous ne savions pas si c’était vrai ou non parce que c’était TMZ.
Je me souviens avoir appelé l’un des membres de notre famille. Ils étaient comme, « nous sommes en route pour l’hôpital ». A ce moment précis, nous savions donc que c’était quelque chose de réel. Mais il n’avait pas encore été déclaré mort.
Nous étions juste collés devant le poste de télévision. Nous ne voulions pas aller à l’hôpital car nous savions que ce serait un cirque. Nous étions également sous le choc car malheureusement, il avait déjà été signalé que Michael était malade et tout ça, donc nous ne savions pas à quel point c’était grave.
Lorsque nous avons appris que c’était vrai, cela nous a littéralement détruits. C’était quelque chose que nous ne pouvions pas croire parce que nous avons toujours supposé qu’il serait là et pas seulement en tant que Michael Jackson l’artiste mais Michael Jackson l’oncle.
Il a toujours été là, surtout lorsque notre mère est décédée en 1994. Mon oncle était l’une de ces personnes qui sont intervenues et nous ont aidés. Alors la première chose à laquelle nous avons pensé était, où sont ses enfants (Paris, Prince Michael et Prince Michael II) ?
Nous nous devons d’être là pour eux parce que mon oncle parlait toujours de ses enfants, de la façon dont il voulait les élever. Je me souviens que c’était mon état d’esprit – nous devons être là pour ses enfants parce qu’il était là pour nous et c’est la meilleure façon de lui rendre cela. C’était juste difficile parce qu’il n’y avait pas de réponses. Nous obtenions simplement des réponses par le biais de petites informations des médias sur ce qui s’était passé.
Et puis il y a aussi un facteur de confiance là-dedans. C’était un cauchemar. Lorsque vous pleurez la mort de quelqu’un comme Michael Jackson, vous n’êtes pas seul. Le monde est en deuil. À certains égards, c’est réconfortant parce que vous savez qu’il était aimé. Mais à d’autres égards, dans cet aspect, il n’y a vraiment aucune intimité.
Parce que je me souviens qu’un groupe d’entre nous a emmené les enfants à Hawaï pour les aider à se débarrasser de leur état d’esprit [la mort de Michael]. Les paparazzi nous ont suivis tout le long et ils prenaient des photos des enfants parce que c’était ce que le monde voulait voir, je suppose.
L’un des agents de sécurité s’est approché des paparazzi et leur a dit « ils sont en deuil. Ne pouvez-vous pas simplement leur laisser un peu d’espace? » Les paparazzi ont dit : « Hé mec, une photo vaut 200 000 $ ».
Cela se résumait donc à la décence humaine contre l’argent.
Quand il y a ce prix élevé, ils jettent la décence humaine par la fenêtre. C’était difficile parce que nous voulions nous reconnecter en famille à Hawaï. Mais au lieu de cela, nous passions notre temps à esquiver les paparazzi. »
Sa relation avec les enfants de MJ
« Je ne peux pas imaginer vivre ce qu’ils vivent. Michael, à un moment donné, était la personne la plus célèbre au monde. Ce n’est pas moi qui dis ça. C’est le Livre Guinness des Records. »
Selon Taj, les trois enfants de MJ sont toujours en train de s’adapter à leur nouvelle vie. « Ils sont passés d’un contexte privé où ils étaient instruits à la maison et tout ce qui va avec, à une situation où ils sont propulsés à la vue du monde entier. C’est un gros ajustement à faire.
Ils sont encore en train d’apprendre. Mais je suis tellement fier d’eux parce qu’ils ont tous cet aspect caritatif. Prince nourrit les sans-abri à Los Angeles . Et Paris est toujours concernée par l’environnement ou ce genre de thèmes.
C’est difficile. Je ne peux pas commenter leur vie parce que je ne sais pas à quoi cela ressemble parce que je n’ai jamais mis mes pas dans les leurs. »
Les enfants demandent-ils conseil à Taj ?
“Oui, je viens de parler à Prince hier. Il vient de partir en balade. Alors oui, nous sommes extrêmement proches mais je ne sais pas si c’est parce que j’ai toujours été proche de son père. Parce qu’il y a aussi la question de la confiance qui se pose pour eux. Ils ne peuvent pas parler à n’importe qui.
C’est malheureux parce qu’ils doivent faire attention à certaines choses. Ainsi, lorsqu’ils doivent demander conseil, ils savent que je leur donnerai direct. Je leur dirai.
Je ne suis pas un béni-oui-oui, de la même manière que je ne l’étais pas avec leur père. Je pense que c’est ce que mon oncle appréciait chez mes frères et moi. Nous l’aimions inconditionnellement mais nous lui disions la vérité.
Nous ne lui disions pas ce qu’il voulait entendre et il aimait cela. Alors oui, nous avons une relation incroyable avec les enfants.
Mais il y a une lueur d’espoir pour nous dans tout cela parce que nous n’avons jamais promis à notre oncle que nous prendrions soin de ses enfants. Mais c’est presque comme un juste retour des choses parce qu’il a pris soin de nous. Maintenant, nous pouvons rendre cette faveur et cela fait du bien. »
À la mort de sa mère en 1994, Taj se souvient : « J’avais 21 ans. Je savais que ma mère (“Dee Dee”) et mon oncle étaient proches, mais je ne savais pas vraiment à quel point. Mais d’une manière ou d’une autre, chaque fois que quelque chose arrivait à mon oncle, nous étions toujours les premiers là-bas. Il y avait une relation incroyable que ma mère avait avec mon oncle.
Mon oncle était trop bouleversé émotionnellement pour aller aux funérailles de ma mère et il avait très peur que l’attention se porte sur lui et non sur ma mère. C’est vraiment incroyable qu’on ne puisse pas aller aux funérailles de quelqu’un pour cette raison.
Mais je me souviens qu’il a clairement dit, alors qu’à l’époque nous étions en plein milieu de la réalisation de notre premier album, « vous devez terminer votre album »
Ma mère était notre manager à l’époque. Elle était extrêmement fière de nous. Elle avait entendu la moitié des chansons de l’album et elle était comme notre plus fervente pom-pom girl !
Mon oncle nous disait quelque chose comme, « vous devez le finir pour votre mère, c’est ce qu’elle aurait voulu. Vous répétez depuis l’âge de 11 ans. Faites-le et rendez-la fière ».
Et c’est ce que nous avons fait. C’était bien parce que c’était une distraction mais en même temps, nous savions que nous avions le soutien de notre oncle. Nous savions qu’il serait là pour nous.
Quand nous avons terminé l’album, il était là pour tout, pour nous donner des conseils. Et c’est toujours difficile parce que je suis le neveu de Michael Jackson, mais pour moi il n’est qu’oncle Michael.
C’est la chose la plus dingue parce qu’en fait [oncle Michael] me manque beaucoup plus que Michael Jackson l’artiste. »
Michael Jackson en privé
Avec un sourire, Taj a offert un aperçu personnel de qui était vraiment Michael Jackson :
« C’était un grand gamin. C’est pourquoi j’ai dit qu’il était comme mon grand frère. Il était stupide. On descendait le boulevard, on jetait des boules puantes et des ballons à eau et on en riait. Personne ne soupçonnait qu’ils avaient été bombardés par Michael Jackson.
C’était juste un grand enfant dans ce sens là. Et en grandissant, c’était ce que j’aspirais à être. Je me demandais, pourquoi devons-nous être des adultes, pourquoi ne pouvons-nous pas nous accrocher à cette innocence, cette enfance et cette soif d’être émerveillés par certaines choses?
Et c’est difficile parce qu’en tant que parent, je suis toujours quelque part un grand enfant, même si j’ai des responsabilités maintenant. Je dois parfois élever la voix. Mais je veux toujours être ce gamin. C’est ainsi qu’il était et c’était sa capacité d’émerveillement. Les gens qui l’entouraient ont vu cette énergie. Il était vraiment très amusant ».
Taj a continué à partager un aperçu intime de Michael lorsqu’il a été interrogé sur la demeure familiale des Jackson à Encino, en Californie, qui est parfois appelée Hayvenhurst :
« Heureusement, quand nous étions enfants, nous étions à environ cinq minutes en voiture de Hayvenhurst, qui est l’enceinte familiale. Nous y étions donc presque tous les jours à cette époque. C’est l’un de mes endroits spéciaux. Ça et Neverland sont deux de mes endroits préférés à cause des souvenirs que j’ai avec mon oncle.
Mais nous avons aussi eu beaucoup de moments festifs là-bas, à tel point que lorsque je me suis marié (en 2013) , il n’y avait qu’un seul endroit où cela pouvait avoir lieu. Neverland n’était pas sur la table (rires).
Il n’y avait qu’un seul endroit où je pouvais le faire et c’était Hayvenhurst qui était en cours de rénovation. Mais j’étais comme, « ça doit être Hayvenhurst ». C’est le seul endroit où mon oncle ou ma mère pourraient nous voir. Cela devait se passer là-bas.
Je suis tellement heureux que cela ait pu avoir lieu là-bas du fait de ce que représente Hayvenhurst. Tous les Jackson sont passés par ce lieu et y ont vécu. C’est un souvenir et c’est un lieu fondateur. J’y ai eu mes remises de diplômes et mes anniversaires. C’est juste une expérience merveilleuse. »
Selon Taj, Michael n’était pas le dernier pour s’amuser à Hayvenhurst : « Dans les réunions de famille, il était bruyant, amusant. On pouvait entendre son rire à travers la pièce. Même si vous étiez au bout du couloir, vous l’entendiez rire. C’est l’une des choses qui m’a le plus marqué. Il faisait toujours rire quelqu’un ou se moquait de lui-même.
Il était la quintessence de l’amusement, c’est pourquoi quand il était triste, tout ce que vous vouliez faire était de le rendre heureux parce qu’il avait apporté tant de joie. Il y a donc tellement de bons souvenirs ».
Porter le nom « JACKSON »
Taj a reconnu les avantages et les inconvénients d’avoir un nom de famille célèbre : « J’ai toujours dit que c’était une épée à double tranchant. Mais ça me semble bizarre de m’en plaindre parce que quand j’étais enfant, je partais en tournée avec mon oncle et mes frères. J’étais dans les coulisses, à regarder 80 000 personnes crier.
J’y allais, je suis la personne la plus chanceuse du monde. J’ai toujours ressenti ça.
La raison pour laquelle nous nous sommes appelés 3T, par opposition à « Jackson Three », c’était dans l’espoir que peut-être quelqu’un entende et aime notre chanson avant de découvrir que nous sommes des Jackson. (…)
Mais cela (le nom « Jackson ») nous a ouvert beaucoup de portes. C’est très vrai mais en même temps, nous avons aussi entendu des choses du style, « nous ne diffusons pas un autre Jackson ».
Nous avons entendu des stations de radio dire, « nous attendons le verdict sur Michael avant de vous diffuser ». Il y a donc beaucoup de choses qui sont bonnes et mauvaises, mais je ne les échangerais pour rien au monde. Mais ça a été dur.
Quand nous avons sorti [notre disque] pour la première fois en Amérique, les stations de radio ne voulaient pas nous jouer parce que par exemple elles voulaient en échange des tombolas pour des voyages à Neverland. Honnêtement, c’est quelque chose qu’aucun artiste ne devrait vivre.
Et donc nous étions punis au lieu de pouvoir être diffusés à la radio. Heureusement, nos ventes se sont très bien portées, ce qui a permis d’équilibrer tout ça. Mais nous aurions dû être beaucoup plus haut [dans les charts] et beaucoup plus populaires en Amérique.
Mais ils jouaient à Payola qui s’est fait prendre. Maintenant, Payola est illégal en Amérique. Mais c’est quelque chose qui était connu, comme si vous payiez pour être diffusés ou que vous deviez rendre service à certaines de ces stations de radio.
Michael Jackson était la plus grande marque à ce moment-là. Alors ils y allaient, « nous voulons des voyages à Neverland », « nous voulons que Michael signe ceci », « nous voulons ceci, nous voulons mettre cela aux enchères ».Nous étions sur le label de Michael donc voilà. Mais en même temps, la moitié de nos fans étaient des fans de Michael (rires) donc je ne vais pas m’en plaindre.»
Will You Be There ?
Taj a raconté que l’un des titres préférés de MJ ne faisait pas partie de sa longue liste de chansons populaires qui lui sont habituellement associées :
« Quand nous étions en tournée avec lui, il chantait toujours “Will You Be There”, une chanson que je n’aurais jamais pensé qu’il chanterait constamment en notre présence.
Mais c’est intéressant parce que lorsque je regarde en arrière, j’ai vraiment le sentiment qu’il s’est toujours demandé qui serait là pour lui, qui étaient vraiment ses amis, qui étaient vraiment les gens qui l’aimaient et ne l’aimaient pas pour la personne qu’il était. (…)
« Will You Be There » consiste à tenir quelqu’un et à s’assurer qu’il ne tombe pas. Quand ces personnes vivent des heures sombres, êtes-vous là pour elles ?
J’étais là quand le procès de 2005 a eu lieu. J’ai quitté l’endroit où je vivais et j’ai déménagé à Neverland pour rester avec lui pendant tout le procès.
Ma mission, dans ma tête, était qu’il oublie tout ce qui s’était passé le matin au tribunal. Et simplement nous détendre ensemble, regarder « The Three Stooges » et le faire rire avec ses enfants. Un peu à la manière du film « Un jour sans fin », nous refaisions la même chose tous les jours. Mais j’ai senti que c’était la façon dont je pouvais contribuer et l’aider à traverser cette épreuve. »
Martin Bashing
Michael a été acquitté de toutes les charges le 13 juin 2005. Mais le point de départ de l’affaire Arvizo se situait en 2003, quand Michael avait accepté de se confier lors d’une série d’interviews du journaliste de la BBC à l’époque, Martin Bashir, pour le documentaire, « Living with Michael Jackson ». Taj a accusé Bashir d’avoir déformé l’interview qui allait être regardée par des millions de personnes pour en faire quelque chose d’explosif.
Taj a également affirmé dans des reportages que Martin avait utilisé une lettre de la princesse Diana pour convaincre Michael d’accepter les interviews. La défunte princesse a également été interviewée par Martin.
Reuters a rapporté plus tard: “Une enquête indépendante… a révélé que Bashir a menti et a trompé la princesse Diana en lui faisant croire qu’elle était espionnée pour la persuader d’accepter l’interview.”
D’ailleurs, voici un article à lire attentivement pour les anti-MJ qui oublient quand ça les arrange les combines employées par Bashir pour monter un reportage bidon à son seul profit et au détriment des célébrités qu’il interviewait. Bashir offre un très bel exemple de la manipulation de la vérité pour générer du profit pour des boites de production :
Oui, Martin Bashir, celui qui disait cela en 2009 juste après la mort de Michael Jackson :
Taj a raconté à quel point il était heureux au début à l’idée que Michael se fasse interviewer par Bashir : « Quand j’ai entendu pour la première fois que mon oncle faisait un documentaire, j’étais super excité parce que je pensais que le monde allait voir qui était vraiment Michael Jackson, les choses merveilleuses qu’il a faites, ses œuvres caritatives.
Comme lorsqu’il faisait venir en bus 300 enfants des centres-villes ou de la fondation « Make a Wish » à Neverland. Et ce truc a été capturé dans le film de Martin Bashir. Mais ensuite, il a déformé les choses par la voix off. Je ne voudrais pas mal le citer parce que Martin Bashir est probablement du genre à me poursuivre si je dis quelque chose
Par chance, Michael a eu la chance d’avoir une autre caméra vidéo filmant une partie de l’interview. Le programme « The Michael Jackson Interview: The Footage You Were Never Meant to See » montre en fait la manipulation et les mensonges de Martin Bashir envers Michael.
Dans cette émission spéciale, cela montre côte à côte ce que Michael a filmé, puis ce que Bashir a dit lorsque les caméras de Michael étaient allumées, par rapport à ce que Bashir a monté et réarrangé avec son commentaire plus tard.
Juste pour faire comprendre, un exemple d’un moment filmé par la caméra [de l’assistant] de Michael : Martin déclare au sujet des enfants qui venaient au ranch à quel point c’était merveilleux. Martin a dit, « j’étais ici hier et ce que j’ai vu et ce n’est rien de moins que quelque chose de spirituel ».
Alors que dans la version finale de son documentaire, dans la voix off, Martin dit, « l’une des choses les plus dérangeantes est le fait que beaucoup d’enfants défavorisés vont à Neverland. C’est un endroit dangereux pour un enfant vulnérable ».
Il façonnait un récit dépeignant Neverland comme un endroit dangereux, alors qu’en réalité ce n’était rien de tel. Je ne sais pas s’il avait cette idée derrière la tête depuis le début, s’il avait toujours prévu de mentir ou s’il s’est dit à un moment donné « je pourrais gagner plus d’argent en procédant de cette façon ».
Au début, j’étais emballé pour mon oncle. Je pensais que ça allait être incroyable. Ensuite, je l’ai regardé comme tout le monde et j’étais comme, « oh mon dieu ». J’étais fâché. J’étais contrarié parce que mon oncle n’était pas une personne qui faisait confiance quand il s’agissait de journalisme. Et ce gars-là, il a eu cette opportunité et cela m’a frustré. C’est injuste pour le monde que ce gars lui ait fait ça. Michael a déposé une réclamation à ce moment-là au Royaume-Uni. Elle a été ignorée. Il a alors déposé une plainte.
Ce n’était donc pas quelque chose qu’il prenait à la légère. (…) Je suis content que le monde commence à rattraper son retard et à apprenne aussi sur [la personnalité de Bashir]. Mais les fans ont toujours connu Martin Bashir et son sale boulot.
Une fois que vous voyez « The Footage You Were Never Meant to See », vous voyez la manipulation de Bashir. C’est enregistré.
Et Martin Bashir n’a pas seulement fait cela à la princesse Diana et Michael Jackson. Il a fait cela à de nombreuses familles. C’est le problème que nous avons – le problème de la princesse Diana a fait l’objet d’une enquête approfondie. Et ces autres personnes ? et nous? »
Les circonstances du décès de MJ
Taj a discuté des circonstances entourant la mort de Michael, qui répétait pour son retour sur scène avec une série de concerts. Le médecin légiste du comté de Los Angeles a déclaré que la mort de Michael Jackson était un homicide résultant d’une combinaison de drogues. Le médecin personnel de Michael, Conrad Murray, a été reconnu coupable d’homicide involontaire pour la mort du chanteur par overdose d’anesthésique chirurgical :
« C’est quelque chose sur lequel je veux me pencher parce que mon oncle était quelqu’un qui, tout au long de sa vie, a dit « ils essaient de m’assassiner pour mon catalogue d’édition musicale ». C’est quelque chose qu’il a toujours ressenti.
Quelque part je me sens coupable parce que j’ai toujours eu l’impression d’une certaine manière qu’il était paranoïaque. Je viens d’un monde où je ne pensais pas que cela se produisait et que les choses allaient si mal. J’étais naïf, je dirais.
J’ai maintenant beaucoup appris. Mais Michael disait à quiconque voulait l’écouter, qui était proche de lui, « ils veulent mon catalogue, ils le font à cause de mon catalogue ». Ensuite, c’est dur parce que vous voyez qu’il a finalement perdu son catalogue.
Il a été assassiné. Conrad Murray a été reconnu coupable de meurtre au deuxième degré. Il y a beaucoup de choses. Au lieu d’appeler le 911 [les secours], Conrad a attendu et a passé deux autres appels avant. Il y a beaucoup de choses qui ne collent pas.
Notre famille voulait obtenir des réponses lorsque nous avons poursuivi AEG (le promoteur de la dernière tournée de concerts de Michael). Nous n’avons pas obtenu de réponses parce qu’ils se cachaient derrière beaucoup de choses et les personnes dont nous voulions obtenir des réponses n’ont jamais été appelées ou n’ont jamais eu à se présenter au tribunal.
J’essaie de ne pas tomber dans la théorie du complot mais en même temps, quand quelqu’un vous dit qu’il craint pour sa vie et qu’ensuite il disparait de manière étrange, vous devez en être conscient.
Bashir n’est peut-être pas celui qui a tué mon oncle. Mais il a mis Michael dans une prison émotionnelle qui a finalement fini par le tuer. C’est comme ça que je vois les choses.»
Leaving Neverland
Un autre documentaire, « Leaving Neverland », réalisé par Dan Reed, s’est concentré sur deux hommes, Wade Robson et James Safechuck, qui ont affirmé que Michael les avait agressés sexuellement lorsqu’ils étaient enfants.
Taj est lui-même un survivant d’abus sexuels : « J’ai été agressé sexuellement par [un membre de la famille] du côté de ma mère, j’ai donc une expérience personnelle de ce que l’on ressent. Quand « Leaving Neverland » a été annoncé, je suis allé voir des gens du mouvement MeToo et Time’s Up et je les ai suppliés au moins de me parler parce que je connaissais certains des acteurs impliqués dans « Leaving Neverland ».
Je ne voulais pas qu’ils commettent l’erreur de soutenir quelqu’un qui était un faux accusateur parce que je pensais que cela pouvait faire plus de mal que de bien. Mais ils n’étaient pas intéressés pour me parler. C’était frustrant. Ils s’en fichaient. Ils avaient leur récit, et ils savaient ce qu’ils allaient faire.
Michael Jackson était la meilleure personnalité pour obtenir une couverture médiatique dans le monde entier. C’est tout ce qui leur importait. (…)
Oui, les faux accusateurs existent, surtout quand il y a un prix au dessus de la tête des gens. (…)
Je connaissais Wade et comment il était. Je connaissais toutes ses manigances dans cet aspect. Je pouvais le voir venir à un kilomètre.
Mais personne ne voulait m’écouter. Personne ne voulait me parler. J’ai eu de la chance sur certaines chaînes mais beaucoup de journalistes avaient déjà pris leur décision. Ils n’allaient pas me donner la même opportunité qu’ils ont donnée à Wade et James ».
A venir
Interrogé sur ses projets futurs, Taj a commencé par raconter l’anecdote suivante : «Je pense que c’était un mois ou deux avant qu’il ne décède. C’était une réunion de famille et nous fêtions l’anniversaire de mon grand-père et de ma grand-mère. Toute la famille était là. Et parce que j’étais proche de lui, je ne lui ai pas beaucoup parlé. J’avais le sentiment que lors de cette réunion, d’autres membres de la famille devaient discuter avec lui.
Mais je me souviens des dernières choses que je lui ai dites. Je me suis approché de lui pendant que nous nous disions au revoir. J’ai dit, je suis fier de toi et je vais te voir à Londres pour « This is It ».
Il m’a regardé et il m’a dit, après ça, nous ferons des films. Cela se comprenait parce que nous parlions toujours de films et que nous allions former une équipe pour réaliser des films.
Et c’était l’une des choses dont nous parlions quotidiennement pendant le procès de 2005, l’un des trucs que j’avais pour le faire déconnecter du procès et plutôt envisager l’avenir.
Le cinéma a donc toujours été quelque chose de magique pour nous deux. Il était tel un étudiant en cinéma. Il aimait le cinéma, il savait tout du cinéma, connaissait tous les classiques internationaux et nationaux.
Il m’a beaucoup appris. Alors quand il est décédé, c’est presque la moitié de mon rêve qui est mort, mais j’ai réalisé que je devais le faire pour lui. Maintenant, la chose la plus difficile, c’est que beaucoup de médias hollywoodiens ont pris « Leaving Neverland » comme parole d’Evangile en 2019.
J’ai donc dû défendre mon oncle. J’ai toujours dit que je brûlais des opportunités dans une industrie à laquelle je voulais appartenir. C’était la décision la plus difficile, mais j’ai décidé que je préférais avoir mon intégrité plutôt que ça.
J’ai fait ce choix et je ne l’ai jamais regretté. Mais réaliser un film a toujours été une passion pour moi. J’ai évidemment réalisé des vidéos avec les 3T mais je parle de longs métrages.
Mais aussi, à travers toute cette épreuve, j’ai constaté que les gens ne connaissaient pas vraiment Michael Jackson. Les personnes les plus proches le connaissaient mais le public ne le connait pas vraiment.
Ses fans le connaissent parce qu’ils l’ont étudié et qu’ils ont regardé ses clips, mais pas le reste du monde. Je suis donc en train de mettre en place une série de documentaires en sept parties qui explore qui était vraiment Michael Jackson.
Je suis enthousiaste à ce sujet. Ce sera réel et véridique. J’espère qu’à la fin, les gens connaitront Michael Jackson et toute la magie derrière lui.
J’y travaille depuis deux ans, mais à cause de la pandémie, la production s’est arrêtée. J’attends ça avec impatience parce qu’ils disent toujours, dans le cinéma, comme premier projet, faites ce qui vous tient le plus à cœur. Il n’y a rien que j’aime plus que de travailler sur quelque chose pour mon oncle, en son honneur.
J’ai hâte de le montrer aux gens. Cela va changer beaucoup de mentalités. C’est ce que j’attends avec impatience parce qu’il y a eu beaucoup de choses inexactes dans le traitement de Michael Jackson au cours des 30 dernières années. Il est temps que ça change ».
Taj a juré de continuer à défendre son oncle : « La raison pour laquelle j’ai commencé à défendre mon oncle publiquement – j’ai toujours voulu le faire – mais c’est la naissance de ma fille, je me suis dit qu’elle ne vivrait pas dans un monde qui pense que Michael Jackson est un monstre.
Jamais sous ma gouverne, pas quand j’ai connu cet homme pendant trente ans environ. Je me suis assis à ses côtés et ils ne déformeront pas ses mots et ne diront pas des choses quand il y a deux personnes qui veulent de l’argent et dont les propos n’ont pas été vérifiés.
Ce qui est excitant pour moi, c’est si je parviens à traduire juste ce que c’est d’être le neveu de Michael Jackson et simplement être en sa présence, à quel point c’était magique, mais aussi les hauts et les bas. C’était la cause et l’effet et il y avait certaines choses qui ont mené à d’autres choses. (…)
Michael n’a pas commencé à perdre du poids et de l’appétit sans raison. Il y a eu certaines choses qui lui sont arrivées qui l’ont conduit à ce point. Si j’arive à montrer cela, quelle en était la cause et l’effet, cela l’humaniserait vraiment. C’est ce qui est important parce que certaines personnes ne se rendent même pas compte qu’il s’agit d’un être humain avec une famille et que c’est nous. Ils prennent des photos sur les réseaux sociaux en pensant qu’il est un personnage de dessin animé. ».
Alors qu’une certaine frange du grand public est restée bloquée à l’image médiatique de Michael Jackson, celle qu’il avait en partie construite mais que le jeu des potins de stars, tabloïds et magazines people a déformé pour en faire des articles et des programmes TV diffamatoires générateurs de cash, la série documentaire en préparation par Taj Jackson aura donc pour objectif d’humaniser Michael Jackson en se basant sur des faits et des témoignages de personnes qui l’ont réellement connu.
Rendez-vous est pris TAJ !
Sources : rappler.com – Ruben V. Nepales / MICHAELzine