Interview de Frank Dileo
Vous l’avez sans doute remarqué, depuis la mort de Michael Jackson, MJLegend vous propose des interviews de personnes proches de Michael Jackson pour essayer de comprendre , autant qu’on le peut au jour d’aujourd’hui, ce qui s’est produit.
Nous avons déjà évoqué la lutte contre les tabloïds que nous avons toujours mené aux côtés de Michael.
Pour nous, dans le cadre d’ une enquête policière, les tabloïds britanniques (The Sun, News of the world,…) ou américains (National Enquirer, TMZ, …) ne représentent toujours pas des sources qui méritent d’être citées.
Jadis rejeté par les fans, TMZ a acquis depuis le 25 juin 2009, un statut de site d’information, ce qu’il n’est pas.
Les interviews des proches de Michael que nous vous proposons depuis un mois permettent de comprendre bien des choses et de mettre à l’écart un certain nombre de thèses fantaisistes diffusées par des tabloïds depuis sa mort: « MJ isolé par Nation of Islam », « MJ assassiné », etc.
Pour le reste, les rapports toxicologiques, ceux des autopsies, les résultats de l’enquête policière, nous apporteront de manière officielle, ce que nous devons savoir sur les conditions de la mort de Michael Jackson.
Voici le texte d’une interview accordée par Frank Dileo, le dernier manager de M. Jackson. Il était à ses côtés pour la préparation des concerts de Londres.
Comment est née cette nouvelle collaboration avec Michael ?
Frank Dileo : La première fois que Michael m’a rappelé, c’était il y a deux ans, après son départ du Bahreïn. A l’époque, il passait son temps entre l’Irlande et Las Vegas.
Il m’a appelé de nouveau et nous avons commencé à discuter sur des projets de films. Il y avait deux scripts que nous voulions développer et produire.
Puis, il s’est engagé dans la série de concerts.
Il m’a appelé au mois de mars pour me dire : «Frank, j’ai besoin de quelqu’un avec un peu d’expérience. Est-ce que tu veux être de nouveau mon manager et t’occuper de toutes ces affaires ?”
Je lui ai répondu « Oui, bien sûr ».
Au moment où je suis arrivé, tout était signé. Dr. Thome Thome- une personne que je ne souhaite pas évoquer dans cette interview – avait mal calculé le planning des dates de concerts.
C’est quelque chose que j’ai dû reprendre en main car Michael ne voulait pas faire plus de 2 concerts par semaine.
Michael était-il conscient qu’il avait signé pour 50 concerts ?
F.D. : Absolument. J’ai lu le contrat. Je connais le nombre minimum et le nombre maximum de dates. Michael a fait lire ce contrat à 3 avocats différents, ainsi qu’au Dr Thome. Il voulait battre le record de Prince et être dans le livre Guinness des Records. C’est lui qui a choisi le nombre « 50 ».
La forte demande pour les tickets aurait pu nous permettre de faire 85 concerts, mais il a été décidé d’en faire 50. C’est ce qu’il voulait et c’est ce qui s’est passé.
Dr. Thome lui avait programmé trois ou quatre spectacles par semaine.
J’ai fait des ajustements et déplacé des dates pour essayer de rendre cela plus acceptable pour Michael.
Vous avez assisté à la plupart des répétitions.
F.D. : A chacune. Il était en forme. Il s’est préparé physiquement avec Lou Ferrigno. Il faisait plus de trois heures de danse tous les jours après son entraînement. Il était préparé.
De nombreuses fois, il voulait regarder et diriger. Ce sont des chansons qu’il a chanté toute sa vie. Il n’avait pas à se donner à fond tous les jours. Les deux dernières semaines, il est monté d’un cran.
La nuit avant sa mort, quand il s’est arrêté après avoir fait 10 ou 11 chansons, Kenny Ortega l’attendait au bas de l’escalier. Nous nous sommes tous embrassés et Michael a mis son bras autour de nous et nous autour de lui, et nous avons marché jusqu’au vestiaire. Et il a dit, « Frank, je suis prêt. Je vais faire ces 50 concerts. N’imagine pas une seconde que je ne les ferais pas. »
Nous avons ensuite évoqué la possibilité de faire des concerts dans d’autres salles après les 50 dates [à Londres].
Il a dit: « Frank, je n’ai jamais été aussi heureux. Depuis ton retour, tout se passe bien. Je commence à voir le bout du tunnel. Nous l’avons fait une fois. Maintenant il est temps de remettre ça. »
Ce fut la dernière fois que je l’ai vu vivant.
Certains ont affirmé que Michael ne pesait plus que 50 kilos et qu’il n’était pas en forme physiquement.
F.D. : Ce sont des conneries. Il ne pesait pas 50 kilos mais plutôt aux environs de 64 kg. A son maximum, il pouvait peser jusqu’à 71kg.
Vous nous décrivez quelqu’un de très confiant, prêt à relever ce défi.
F.D. : Il était conscient qu’il avait 50 ans et que les autres danseurs étaient jeunes. Il s’est préparé de façon à pouvoir atteindre ce niveau. Michael est un compétiteur.
Que vous ayez 5 ou 40 ans, il vous est impossible de danser comme Michael Jackson. Il vous dépasse tôt ou tard. Il a travaillé lui-même pour cela.
Comment avez-vous appris que Michael n’allait pas bien ?
F.D. : Un fan m’a appelé et m’a dit qu’il y avait une ambulance devant le domicile de Michael.
Je venais tout juste de m’asseoir pour déjeuner. J’ai appelé l’assistant de Michael pour lui demander ce qui se passait. On m’a dit que quelque chose n’allait pas et qu’il se rendait sur place.
Alors j’ai pris ma voiture pour y aller.
Lorsque je suis arrivé à la porte, ils m’ont dit que tout le monde était parti. J’ai fait demi-tour et je suis allé à [l’hôpital].
Alors que j’étais dans la voiture, Katherine m’appelé et je lui ai dit qu’il valait mieux qu’elle nous rejoigne à l’hôpital.
Une fois là-bas, ils lui prodiguaient des soins dans une chambre. J’ai donc pensé que ça allait s’arranger.
Puis l’infirmière est sortie, elle m’a regardé…je l’ai regardée…et je me suis presque évanoui. A son regard, j’avais compris que c’était fini. Mais ils ont continué à essayer de le ranimer jusqu’à ce que sa mère arrive.
Pendant ce temps, les enfants étaient tous là, dans une autre pièce. Je devais y aller avec un médecin et une assistante sociale pour leur expliquer ce qui arrivait.
Ce sont deux choses que je ne veux plus avoir à vivre.
Excusez-moi une minute, je risque de pleurer. Permettez-moi de boire un peu d’eau.
Comment ont réagi les enfants ?
F.D. : Vous imaginez très bien comment cela s’est passé. Ils ont couru vers moi, se sont agrippés, ils ont pleuré, hurlé…
Puis, Jermaine et Latoya sont arrivés, Randy aussi… Et puis une assistante sociale a commencé à leur parler.
En même temps, je m’occupais de la presse, en essayant de garder tout le monde à l’écart , et de mettre en place une certaine sécurité. À ce moment-là, ils ont dit que les enfants voulaient voir leur père. Ils se sont donc rendus dans une chambre où était Michael.
J’y suis allé en premier, j’ai eu l’occasion de l’enlacer, de l’embrasser et de lui dire au revoir.
20 minutes plus tard, les enfants et le reste de la famille ont fait de même.
On l’oublie, mais Michael n’était pas qu’un simple client pour moi. Il était mon ami.
C’est sur cette base que j’ai géré ses affaires.
Nous sommes devenus amis dans les années 80, et nous sommes restés amis après qu’il m’ait viré. Nous avons toujours été amis.
Étiez-vous au courant que Michael avait un problème avec les médicaments ?
F.D. : Je ne savais pas. J’ai appris qu’il avait fait une cure de désintoxication. En mars, je lui ai posé une question à ce sujet et il s’est indigné : « Frank, est-ce que tu crois que je prendrais le risque de faire quelque chose qui laisserait mes enfants seuls ? Ne sois pas ridicule. »
Qu’est-ce que vous voulez répondre ? Est-ce que les personnes droguées avouent qu’elles prennent des drogues ? Non. Alors j’ai préféré croire ce qu’il me disait.
Il avait 50 ans. Dans quelle mesure est-ce que je pouvais agir sur lui ?
Je n’ai jamais entendu parler des choses qu’il est supposé avoir pris [le propofol]. Quand ils en ont parlé à la télévision, je ne pouvais pas y croire.
Quelle est votre opinion sur deux des docteurs au centre de l’enquête , le Dr Arnold Klein et le Dr. Conrad Murray ?
F.D. : Cela faisait des années que Michael allait chez le Dr. Klein.
Je ne sais pas comment Michael a rencontré le Dr Murray.
J’en ai pris connaissance quand il a été mentionné dans le cadre de son contrat. Il exigeait que AEG embauche un médecin pour être avec lui à Londres, et il a précisé qu’il voulait le Dr Murray, affirmant qu’il était son médecin de famille. Le prix initial qu’il demandait était scandaleux. J’ai dit à Michael, que pour cette somme je pourrais lui acheter un hôpital entier !
Selon la presse, AEG le payait 150 000 $ par mois
F.D. : J’étais d’accord sur ce point. Ce qu’il demandait [comme rémunération] au départ était astronomique.
AEG n’a pas embauché le médecin. Pendant des mois, c’était le médecin de Michael. AEG lui avançait cet argent, qui avait été inclut au budget des concerts.
Une fois, j’ai eu une réunion avec lui, pour m’assurer que Michael prenait les bonnes vitamines, le genre de smoothies à faire, fallait-il du Gatorade après le spectacle?
Il nous a dit qu’il était un cardiologue, et j’ai dit à Michael : « C’est parfait. Comme j’ai déjà eu trois attaques cardiaques et que j’ai sept pontages dans mon cœur, si ça me tombe dessus à Londres, ce type est juste là. ”
Le Dr Murray a été la dernière personne à voir Michael vivant
F.D. : C’est vrai. Personne ne sait ce qui s’est passé dans cette chambre. Nous devons attendre les résultats de l’analyse toxicologique et de l’autopsie.
Je sais que l’autopsie préliminaire a révélé que les organes vitaux de Michael étaient en très bon état : son foie , son cœur.
Ils ont dit qu’il n’avait pas eu une crise cardiaque. Ce devait donc être une réaction allergique ou une réaction suite à un mélange qu’il ne fallait pas faire. Une sorte de réaction.
Où en êtes-vous aujourd’hui?
F.D. : Il y a certains choses qu’il faut clarifier. Je dois m’assurer que la succession est au courant de ce que je sais. J’ai été nommé au conseil d’administration de Sony / ATV Music Publishing. J’ai donc un rôle à y jouer. Michael a écrit la lettre pour que je sois nommé. Après avoir évincé le Dr Thome, ils ont ajouté mon nom et celui de Joel Katz.
Est-ce que cela vous attriste de voir la famille Jackson aujourd’hui au centre de désaccords et que cela soit public ?
F.D. : Il est triste de remarquer qu’il y a beaucoup de désinformation. La famille ne sait pas ce qui se passait. Ils ne voyaient pas tous les jours Michael comme je l’ai fait. Il a été le plus proche de sa mère et de ses enfants. Mais je lui ai libéré un espace personnel pour qu’il puisse être avec sa famille. Certains de ses membres parlent de choses pour lesquelles, je pense, ils ne savent rien. C’est sur le coup de l’émotion.
Ils doivent maintenant faire face aux faits et prendre des décisions.
De quel type était la relation entre Michael et son père ?
F.D. : Joe était son père et c’était ce que voulait Michael. Il ne voulait pas qu’on lui parle de travail. Il voulait juste qu’il soit son père.
Il voulait être aimé comme un fils, pas comme une marchandise.
Est-ce que ce fut le cas ?
F. D. : Je ne sais pas. Regardez l’interview [de son père] lors de l’émission Larry King Live sur CNN. Vous vous ferez une opinion. C’était une catastrophe.
Vous devez être encore en état de choc
F. D. : Michael venait de créer l’un des plus grands shows jamais vu, une production au budget de 27 millions de $.
J’ai travaillé [sur ce projet] avec lui tous les jours. C’est triste de penser que les gens ne le verront jamais.
Mais la chose la plus importante, c’est que j’ai perdu mon ami. C’est ce qui m’importe.
Sources : Hits Daily Double / MJLegend
01 Aug 2009 by BIGBROTHER