Nelson Hayes raconte MJ

Dans une interview accordée à Shana Mangatal fin juin, Nelson Hayes a raconté son expérience en tant que manager des frères Jackson puis de Michael sur ses tournées solo.

Comment tout a débuté :

Nelson Hayes : « Depuis 1979, j’ai eu la bénédiction de travailler avec Michael Jackson, ses frères, sa famille , sur différents projets dont toutes les tournées de concerts qu’il a faites du Destiny Tour à la première partie du HIStory Tour en 1995.

Après le Destiny Tour, il y a eu le Triumph Tour. Ils m’ont fait un contrat pour travailler pour la famille. J’ai donc eu la chance d’être là quand Michael travaillait sur « Thriller » et pour toutes les choses qui ont précédé le début du Victory Tour en 1984 : la sortie de « Thriller», la Michaelmania, Motown 25th, et plein d’autres choses.

J’ai pris beaucoup de plaisir à être avec cette famille (…). Un jour, Randy m’a appelé pour me dire « Nelson nous allons repartir sur une autre tournée qui s’appellera le Triumph Tour, est-ce que tu peux nous rejoindre pour nous aider ? ».

Après avoir parlé à mes amis et aux gens de la radio [où je travaillais], j’ai quitté la radio et j’ai participé à cette tournée. Ils m’ont ensuite gardé sous contrat parce que je leur ai dit « Les gars, je ne peux pas continuer d’aller et venir d’un emploi à l’autre ». (…) Et c’est comme ça que j’ai ensuite été là pour « Thriller », « Motown 25th » et d’autres moments, comme par exemple celui du moteur de la voiture qui prend feu qu’il évoque dans son livre [« Moonwalk »].

“Billie Jean” … et la voiture prend feu :

Cela s’est passé par une chaude journée typique telle que l’on en connait à Los Angeles.

Mike et ses frères vivaient tous dans la vallée de San Fernando qui, comme nous le savons tous, peut être 20 degrés plus chaude que Los Angeles. Nous étions aux studios Westlake en train de travailler sur  « Thriller » puis est arrivé le moment de partir.

Je suis sorti à l’endroit où se trouvait la voiture ce jour-là. Parfois nous prenions ma voiture parfois nous prenions la voiture de Mike. Ce jour-là nous allions prendre la voiture de Mike et en faisant marche arrière, j’ai pu voir qu’il y avait du liquide à l’emplacement où elle était garée.

Je me suis dit « Qu’est-ce que c’est ? » et je suis donc sorti , je l’ai touché et je me suis dit « attends une minute ce n’est pas de l’huile » , c’était un liquide clair et alors que j’essayais de comprendre Mike est arrivé et a dit « On y va Nelson, j’ai encore beaucoup de choses à faire ».

J’ai répondu « Pas de problème. Mais quelque chose ne va pas avec la voiture. Elle perd un liquide ». Il a dit « D’accord, allons vérifier mais je dois faire vite».

A cette époque, pour aller [des studios] Westlake à Beverly Boulevard nous traversions Hollywood, passions par l’autoroute  jusqu’à Ventura [Boulevard] pour revenir à Encino. Il y avait un concessionnaire Rolls-Royce [sur la route] et nous y sommes allés rapidement et le mécanicien a dit « Vous avez une fuite du liquide de freins ». Je lui ai alors demandé combien de temps était nécessaire pour faire la réparation. Il m’a répondu « Vous venez tout juste d’arriver, il y en a au moins pour quelques heures ».

Mike a paniqué en disant « Je ne peux pas attendre, nous devons y aller ! ».

Ce n’était pas encore l’époque des « Uber » ou des téléphones portables. Donc je lui ai demandé combien de temps il faudrait pour obtenir une voiture de location. Je ne me souviens pas du jour exact mais (pas de chance) c’était un week-end de vacances. (…)

Le mécanicien nous a dit « Si ce liquide de frein tombe sur le silencieux du pot d’échappement, cela peut déclencher un incendie. Ce liquide est très inflammable. »

Michael est remonté dans la voiture et a mis ses écouteurs sur les oreilles. Au studio nous avions travaillé sur « Billie Jean ». Autant que je me souvienne, c’est ce qu’il écoutait (…).

Alors que nous conduisions sur l’autoroute, il se trémoussait.

Il fait chaud à Hollywood. Il fait encore plus chaud dans la vallée de San Fernando. Nous avons quitté l’autoroute de Ventura pour White Oak – à ce moment-là, ils rénovaient la maison de Hayvenhurst et [Michael] logeait dans un appartement, Jackie vivait sur Lindley. C’est là que nous allions et pour y arriver nous avons pris la sortie pour White Oak et il y avait quelques feux rouges qui nous empêchaient d’avancer. Nous attendions que le feu passe au vert et c’est alors que j’ai remarqué un enfant à vélo sur ma gauche qui me faisait de grands signes. J’ai baissé ma vitre et l’enfant a dit « Votre voiture est en train de brûler ». Au même moment, je pouvais voir la fumée blanche monter et s’accumuler quand la signalisation est passée au vert.

J’ai traversé la rue et je me suis garé sous l’autoroute. Nous avons tous les deux bondi hors de la voiture. J’ai appuyé sur le capot pour qu’il s‘ouvre. Et la fumée montait…

Mike paniquait, je paniquais. Il y avait deux stations services derrière nous. Je cours jusqu’à l’une d’elle et je demande s’ils n’ont pas un extincteur car j’ai un incendie de véhicule. Un gars me dit « Ouais !  Prenez donc ça ! » .

Je reviens avec l’extincteur. Pendant ce temps, Mike s’était assis à l’ombre sous un arbre parce qu’il faisait au moins 38 degrés. Il dodelinait de la tête avec ses écouteurs (écoutant « Billie Jean »).

Il m’a vu arriver avec l’extincteur. Je le dégoupille et va pour l’actionner mais il avait expiré et il y a juste un peu de poudre blanche qui en est sorti [au lieu de la mousse]. Mike était mort de rire et il a dit « oublie ça ». Je suis retourné à la station essence et j’ai appelé Jackie [Jackson].

Jackie est venu, il a récupéré son frère. Je suis resté jusqu’à ce que la dépanneuse arrive pour remorquer la voiture vers une concession Rolls-Royce de la vallée ».

La panique de MJ lors de Motown 25th :

« En y allant je pense juste que ça va être un autre jour de plus, une autre aventure mais aucun de nous n’imaginait que cela aurait un tel impact sur l’histoire.

Nous faisons une répétition. Si vous avez déjà vu la vidéo [de la prestation] vous savez que les frères font (d’abord) quelque chose ensemble puis Michael se dirige vers la droite de la scène. Les projecteurs sont braqués sur lui et pendant qu’il parle ses frères quittent la scène et deux assistants de plateau viennent sortir les quatre micros.

J’étais supposé amener le chapeau. Un peu plus tôt Michael m’avait dit « Nelson, je vais interpréter « Billie Jean » et j’ai besoin que le chapeau soit à un endroit précis pour que je puisse faire un demi-tour, le ramasser, le mettre sur ma tête sans avoir à l’ajuster ou quoi que ce soit (…) . Je lui ai dit « Pas de problème ».

Nous avons répété la scène 7 fois. L’équipe de plateau se demandait pourquoi nous continuions à le faire. Ils ne savaient pas que Michael était un perfectionniste. Il voulait que [le chapeau] soir pile là où il se retournerait, pour qu’il puisse se baisser, le mettre sur sa tête et débuter « Billie Jean ».

Nous avons ensuite fait une pause pour déjeuner. Au retour, le régisseur nous dit que cela ne va pas pouvoir se faire car Nelson,  la personne qui doit amener le chapeau, n’appartient pas au syndicat des assistants de plateau.

Michael a paniqué lorsqu’il a entendu ça car il ne devait y avoir rien que nous n’ayons pas eu le temps de répéter avec la mise en scène. Je ne pense pas qu’il aurait fait confiance à un assistant de plateau car nous avions déjà répété la scène.

Quoi qu’il en soit, Suzanne De Passe et les responsables ont résolu le problème et j’ai apporté le chapeau.

Mais si vous regardez la prestation, vous remarquez que lorsque Michael commence à parler au public, il jette un premier coup d’œil à gauche. Mais à ce moment là je n’étais pas encore arrivé avec le chapeau.

Vous pouvez voir qu’il commence à paniquer, il se frotte le menton, il tourne, ne parle plus au public. C’est quand une superstar est en train de réfléchir « Ok, quel est mon plan B ? Mon chapeau n’est pas là. Qu’est-ce que je peux faire ? ».

Mais quand il se retourne à nouveau, j’arrive avec le chapeau, le dépose à l’emplacement où il devait se trouver.

Le reste appartient à l’histoire… (…)

Je pensais que c’était une journée sous contrôle, comme tout le monde je pense. Car lorsque nous avons fait les répétitions, il a pris le chapeau, il a dit « Nelson, ça doit être ici pour que je puisse faire cela » mais à aucun moment il n’a dansé. Je crois que « Billie Jean » était sortie quelques mois avant Motown 25th, donc c’était une chanson en vogue mais personne n’imaginait la page d’histoire que Michael allait écrire. (…) »

Des archives personnelles inédites du BAD Tour :

« Musicalement, je dois avouer que le Triumph Tour reste ma tournée préférée (…)  mais la tournée la plus époustouflante est évidemment le Bad Tour. C’était la première tournée solo de Michael. (…) L’équipe était constituée par quelque chose comme 200 personnes qui ont sillonné le monde avec la « michaelmania »(…)

[La famille Jackson] m’a comme adopté. J’allais dans toutes leurs maisons. J’ai vraiment un amour spécial pour cette famille et ce sera toujours le cas.(…) Ce sont des bonnes personnes (…)

Mon prochain projet est d’éditer et de mettre sur Youtube ou quelque chose comme cela, [des vidéos du BAD Tour] : ce que j’ai va des répétitions à la fin de la tournée. J’ai enregistré toute la tournée.

Faire cela juste pour montrer à quoi ressemblait dans les années 80 une grande tournée avec le meilleur artiste du monde lançant à cette époque sa carrière. C’est mon prochain projet. (…)

Cette tournée a duré de l’automne 1987 au printemps 1989. (…) Michael pouvait perdre jusqu’à 7 kilos par transpiration à chaque concert, c’était le performeur ultime.  Donc, nous faisions seulement quelque chose comme 2-3 concerts par semaine, ce qui rendait la tournée agréable.

Quand nous sommes allés en Europe, je n’y avais jamais été auparavant,  nous avions 3 jours de travail et 4 jours de repos. Comme je ne faisais pas partie de l’équipe de production, je passais du temps avec l’artiste et les musiciens, et j’ai visité beaucoup de lieux.

Michael me l’avait dit avant de partir : «  Nelson, tu n’as jamais été en Europe ? (…) Tu vas adorer !  N’oublie pas de prendre ta caméra». J’ai suivi ses paroles et c’est comme cela que j’ai fini par enregistrer à chaque fois qu’une occasion se présentait. »

Source : Youtube – Shana Mangatal / Traduction : MICHAELzine

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