He drives me Wild
Bubbles, l’ancien chimpanzé de Michael Jackson, expose actuellement une de ses oeuvres au Turchin Center, le centre d’art visuel de l’Appalachian State University en Caroline du Nord (USA) dans le cadre de l’exposition “98,6 – A Creative Commonality”.
Si “Michael Jackson and Bubbles”, la sculpture en porcelaine de Jeff Koons lui avait déjà ouvert les portes de musées du monde entier, aujourd’hui c’est avec un tableau qu’il a personnellement réalisé que Bubbles poursuit son épopée artistique.
Avant cette année, Bubbles avait déjà exposé des peintures en 2017 et 2018 mais c’était à Miami.
Diane Beatty du Center for Great Apes a déclaré que les animaux de son sanctuaire peignaient depuis son ouverture en 1993. Elle a visité l’exposition du Turchin Center et a déclaré qu’elle se sentait fière des animaux qui ont créé ces peintures, comme Jam et Bailey les orangs-outans, ou encore le chimpanzé Bubbles, qui, selon Beatty, est probablement leur “artiste le plus prolifique”.
Les soigneurs de Bubbles ont en effet constaté depuis de nombreuses années qu’il adorait cette activité peinture.
« 98,6 – A Creative Commonality » présente des peintures réalisées par des chimpanzés et des orangs-outans au zoo de Knoxville dans le Tennessee et au Center for Great Apes de Floride. Les deux structures proposent des activités d’enrichissement pour tous les animaux dont ils ont la garde, qui visent à garder leur esprit sain et stimulé.
« L’une de ces activités d’enrichissement offerte aux singes est la possibilité de peindre. Cela implique de laisser les toiles et les peintures avec lesquelles ils peuvent jouer dans leur enclos », a déclaré Craig Dillenbeck, directeur de la conservation du Turchin Center.
Crystal Mugan, la gardienne en chef du département des singes du zoo de Knoxville, a déclaré que les animaux avaient commencé à peindre en 2012 pour « Art Gone Wild ! », un événement du zoo : « C’était une collecte de fonds pour le programme d’enrichissement, et ils vendaient des œuvres d’art que tous les animaux du zoo avaient réalisées. Nous peignions avec des chimpanzés et des gorilles pour fournir des illustrations à cette occasion», a déclaré Mugan.
Les singes ont continué à peindre pour leurs activités d’enrichissement après la fin de la collecte de fonds, et Mugan a déclaré que chaque animal a son propre “style signature en peinture”.
Chaque grand singe ne réagit pas de la même manière devant une toile, que ce soit en perçant ou non la toile, en exerçant une pression sur celle-ci , en tenant un pinceau, etc.
Craig Dillenbeck, directeur de la conservation du Turchin Center explique . “Certains singes ont eu l’occasion d’apprendre à utiliser un pinceau et s’assoient devant la toile et peignent véritablement.
Nous avons contacté le zoo de Knoxville et le Center for Great Apes, et ils ont sauté sur l’opportunité de participer parce qu’ils aiment vraiment leurs chimpanzés et leurs orangs-outans et les singes dont ils s’occupent. L’opportunité de les laisser raconter leur histoire dans un espace non traditionnel comme celui-ci était tellement excitante pour eux.”
« 98.6 – A Creative Commonality », le titre de l’exposition fait référence aux 98,6 % d’ADN partagés par les humains et les chimpanzés.
L’expo vise à rappeler aux visiteurs leur relation avec le milieu naturel et à développer leur empathie pour les animaux menacés d’extinction.
“C’est une opportunité difficile mais formidable d’amener une conversation différente dans un espace de galerie d’art, et nous sommes vraiment ravis d’avoir l’opportunité de parler des grands singes, du milieu naturel et de notre relation avec eux”, a déclaré Dillenbeck.
L’exposition a ouvert ses portes le 2 juillet et se poursuivra jusqu’au 5 février 2022. Elle est située dans l’aile est du Turchin Center et l’entrée est gratuite.
L’avis de MICHAELzine : Les animaux ont-ils besoin pour exister aux yeux des humains de réaliser les mêmes activités qu’eux ? L’homme ne peut-il pas tout simplement comprendre la richesse du milieu naturel en se donnant la peine de l’observer tel qu’il est ? de poser ses yeux sur la nature et d’accepter qu’elle ne soit pas à son image ?
Il y a là un questionnement légitime.
Mais on peut aussi se réjouir que dans une société de plus en plus sans valeurs ni repères, des personnes qui luttent pour la protection des animaux cherchent à créer des liens entre le grand public et la cause animale.
Des animaux en captivité certes mais aidés au quotidien par des personnes qui cherchent à pallier, en les recueillant, aux abus du système.
Sources : theappalachianonline.com /Turchin Center / MICHAELzine