Documentaire Thriller 40 : un classique

41 ans après sa sortie, l’album “Thriller” (1982) bénéficie de la diffusion d’un documentaire sur la plateforme de streaming Paramount + et MTV une chaîne affiliée au même groupe de médias.

Commandité par l’Estate Michael Jackson et mis en boite par le critique musical américain Nelson George, le programme est à mi-chemin entre la célébration de l’époque Thriller et le témoignage avec différentes archives vidéos d’époque dont certaines parfois jamais diffusées auparavant.

Après visionnage, mais sans entrer dans tous les détails histoire de ne pas gâcher la surprise, MICHAELzine vous livre son sentiment (entièrement subjectif donc) sur ce documentaire qui devient désormais incontournable au même titre que d’autres documentaires “officiels” comme “BAD 25” et même “The ONE” sorti en 2004.

Ce documentaire est classique dans sa durée, dans sa forme, son contenu tiré à 4 épingles et sans une oreille qui dépasse, sa trame chronologique qui après un micro-détour par Gary dans l’Indiana, s’attarde un peu sur l’album “Off The Wall” pour expliquer l’état d’esprit qui anime Michael Jackson au moment d’aborder le projet Thriller puis déroule par titre par titre, incluant les processus créatifs qui ont permis des enregistrements si spécifiques en studio mais aussi donné lieu à des vidéoclips aujourd’hui mythiques ancrés dans la culture populaire.

S’ils sont évoqués de manière relativement brève compte tenu de la durée du documentaire, Quincy Jones, Bruce Swedien et Rod Temperton ont malgré tout chacun droit à une mention honorable de la part du “jury” au détour d’images en studio, d’une voix-off, d’une phrase dans une interview, ou du générique. Est-ce là une injustice ? A vrai dire, cela dépend de la manière dont on voit les choses. Si nous aurions apprécié un petit focus sur la participation du mythique Vincent Price, les décès de Rod Temperton (2016) et Bruce Swedien (2020) associés à la brouille entre Quincy Jones et l’Estate, ne permettent pas d’approfondir certains aspects de l’œuvre Thriller mais les interviews de musiciens comme Steve Lukather, Greg Phillinganes, Paul Jackson Jr ou encore Anthony Marinelli laissent entrevoir des données du travail en studio.

Quand on visionne le documentaire, de toute façon, il ne viendrait à l’esprit de personne de dire que “Thriller” est l’œuvre de Michael Jackson tout seul. Régulièrement sont rappelés les contextes et influences (y compris pour la danse), tout en mettant en avant les aspects visionnaires de l’œuvre Thriller” dans son ensemble.

Les idées diffusées par le documentaire restent classiques entre l’envol solo de Michael et son état d’esprit pour aborder l’album, la volonté de John Landis d’ajouter au vidéoclip “Thriller” une jeune femme pour sexualiser MJ ou encore les événements (le bras de fer avec MTV, Motown 25, le “Making Michael Jackson’s Thriller”, l’accident sur le tournage publicitaire pour Pepsi,…) qui ont provoqué la croissance exponentielle des ventes.

Comme dans la plupart des documentaires “officiels” des artistes actuels donnent leurs opinions ou livrent leurs témoignages autour de Thriller ( Usher, Mary J. Blige, Mark Ronson, Terry Lewis, Jimmy Jam, Raphael Saadiq, Maxwell, Misty Copeland, etc.) avec un intérêt fluctuant pour le spectateur.

L’une des idées qui revient dans ce documentaire y compris vers la fin est qu’il serait malvenu d’enfermer Michael Jackson dans la case “musique noire”. L’époque “Thriller” ne se résume pas qu’à un album studio. Elle est aussi le fruit de ce que Michael a proposé avec ses équipes en termes de court-métrages, de ce qu’il a proposé sur scène à cette époque et lors de ses apparitions publiques (y compris en terme de look).

Thriller a été une œuvre qui a déplacé des barrières raciales en incluant des styles musicaux différents (comme l’illustre bien l’histoire de la chanson “Beat it”) , en gagnant son bras de fer avec MTV, et en faisant venir dans l’assistance des shows du Victory Tour une population de toutes origines.

Résumer Thriller à Quincy Jones serait une absurde injustice teintée de malhonnêteté tout comme l’aurait été de ne pas évoquer son rôle de chef d’orchestre en studio lors de l’enregistrement.

Au sortir de ce documentaire reste de “Thriller” l’image d’une œuvre qui a impliqué de nombreux professionnels de la musique, du cinéma, de la danse mais dont certaines décisions et orientations essentielles ont été guidées par un jeune artiste au talent incontestable : Michael Jackson.

Avouons également qu’en plus d’autres extraits vidéos inédits, il reste dans un coin de notre tête ces captations de très bonne qualité et sous différents angles de moments du Victory Tour (1984), qui accentuent la nostalgie de ce monde que nous avons perdu.

Enfin, le documentaire est aujourd’hui disponible en version sous-titrée en français. C’est la meilleure option qui existe. Une voix off en français ne sous semble pas utile pour profiter pleinement du documentaire.

MICHAELzine

Article rédigé par :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *