Que la lumière soit !

Le Centre de photographie contemporaine Robert Capa situé à Budapest ( Hongrie) a accueilli du 11 avril au 25 juin  l’exposition « Writing with Light ».

Cet événement proposait à travers des créations originales de Vittorio Storaro un aperçu de son travail et de sa vision. Célèbre directeur de la photographie, plusieurs fois oscarisé, il a notamment travaillé avec Francis Ford Coppola, Bernardo Bertolucci, Warren Beatty.

L’étude de la lumière, des couleurs et des éléments affectant la psyché humaine traverse toute l’œuvre de Storaro. Il n’a jamais cessé de considérer l’image comme une énigme dont la vraie nature ne nous est jamais révélée bien que nous soyons très influencés par elle.

Vittorio Storaro a travaillé sur « Captain Eo » et l’on retrouvait tout naturellement deux de ses créations exposées qui concernaient Michael Jackson dans ce court-métrage.

Considéré comme l’un des dix directeurs de la photographie les plus influents de l’histoire du cinéma, Vittorio Storaro avait néanmoins confié par le passé que ce projet gardait une place spéciale pour lui : « Captain Eo a été un projet très spécial pour moi à un moment où Disney explorait le divertissement pour un public adolescent. A cette époque, il y avait deux grands succès dans le monde : Michael Jackson et Star Wars.

Ils ont appelé George Lucas pour créer un projet pour un parc et il a pensé la technologie 3D (…). Puis ils ont demandé à Francis Ford Coppola de rejoindre avec Michael Jackson ce projet appelé « Captain Eo ».

J’étais en Russie en train de travailler sur un projet télévisé intitulé « Peter The Great », et Francis m’a envoyé un télégramme, le moyen le plus rapide à cette époque pour communiquer avec la Russie, me suggérant d’y participer et je lui ai dit que j’étais définitivement intéressé. Nous avons alors commencé la recherche d’idées.

Les vidéos de Michael étaient déjà très innovantes et nous devions réfléchir à quelque chose qui allait au delà de l’effet 3D, quelque chose qui n’avait jamais été fait auparavant.

C’est moi qui a eu cette idée à propos des créatures quand ils ont expliqué le concept de Michael Jackson comme chef d’équipage, avec des animaux et un robot. Ils voyageaient à travers l’univers à la recherche d’autres planètes technologiquement avancées pour les ressusciter à travers sa musique et sa danse et pour restaurer un style de vie plus sain.

J’ai recherché et étudié des moyens possibles d’utiliser la « théorie des couleurs » de Platon à Aristote. Je me suis souvenu d’une citation de Léonard de Vinci, le génie de la Renaissance italienne : « Les couleurs sont les enfants de l’ombre et de la lumière, de l’obscurité et de la luminosité. »

La signification du blanc est très importante : cela signifie l’énergie. Bien évidemment, Michael était plein d’énergie quand il a commencé à chanter et à danser, en plus je ne l’avais jamais vu habillé tout en blanc.

En développant davantage cette idée, nous pensions que chaque créature devait avoir une couleur et une personnalité et, collectivement représenter la lumière blanche qui était son capitaine.

Captain Eo est symboliquement formé par la combinaison de tous. J’ai présenté cette idée à Francis et il l’a aimée, puis il s’est tourné vers George Lucas  et a commencé à peindre chaque créature d’une couleur différente en créant une palette. C’était très important, visuellement parlant.

En Russie, j’ai rencontré deux personnes intéressantes qui avaient étudié la photographie Kirlian. Ils ont pu  photographier l’énergie qui se dégage de nos doigts. Selon eux, nous ne sommes pas seulement en mesure de recevoir de l’énergie, nous pouvons aussi la transmettre. Si vous regardez n’importe quelle peinture datant d’avant la Renaissance, vous pouvez voir l’aura représenté autour de la tête des saints. C’est la représentation visuelle de l’énergie spirituelle.

Au début du film, quand les personnages arrivent, il y a un manque total de couleurs. La chose merveilleuse, c’était que l’énergie de ce groupe pourrait se transmettre aux soldats mais aussi à la Reine. C’était l’idée et le concept que nous avons essayé de transmettre dans le film. »

Parfois la couleur doit suivre l’émotion. Si l’émotion se transmet au public, cela signifie que l’idée est correcte. Francis et moi-même ne voulions pas utiliser la 3D comme un harpon lancé dans le public mais nous voulions utiliser les mouvements de danse, du corps de Michael Jackson vers ou au dos de la caméra.

La plus grande difficulté que j’avais c’était avec ce [dernier] point. Ce n’était pas facile de manœuvrer, c’était énorme parce qu’il y avait deux caméras positionnées l’une au dessus de l’autre.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est la métamorphose de Michael quand il venait. Je me souviens de la première fois que je l’ai vu – avant de commencer à tourner – sa voix était très douce et posée. Il ressemblait à un homme gracieux. Mais quand la musique a débuté et qu’il a commencé à danser et à chanter, il est devenu un géant. Honnêtement, ce fut un grand choc pour moi… quelque chose de vraiment unique.

Je me souviens [aussi] d’une anecdote… Un week-end, à l’époque du tournage, je suis allé avec ma famille à Disneyland. Un de mes enfants était fan du film de Disney, « Pinocchio », j’ai trouvé une petite figurine de Cricket  et je lui ai achetée. J’ai pensé que cela intéresserait Michael et j’en ai pris une pour lui aussi.

Le lendemain lorsque je suis allé au studio, j’ai vu son assistant et je lui ai demandé de lui remettre le petit cadeau. Deux minutes plus tard, Michael a traversé très heureux la salle de travail et m’a demandé de la dédicacer, ce qui m’a rendu encore plus heureux. (…) Michael était une personne vraiment normale, il ne se comportait pas comme une star. Il se préoccupait davantage de sa danse et de sa musique. Il était très précis, consciencieux et il était aussi un bon acteur. »

Sources : capacenter.hu / MJLegend

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