Disparition de Smith Wordes
Le site MJVibe nous apprenait hier la disparition à l’âge de 65 ans des suites d’un cancer de la danseuse et chorégraphe Smith Wordes, connue des fans pour sa participation à la séquence “Smooth Criminal” du long-métrage “Moonwalker” (1988) mais aussi pour avoir chorégraphié l’instant morphing à la fin de la vidéo “Black or White” (1991).
Wordes avait aussi participé à Captain Eo (1986) en tant que danseuse.
“Smitty” comme l’appelaient ses proches avait débuté très jeune dans l’univers du cinéma en interprétant en 1968 le rôle de Nettie Bower dans le film “The One and Only, Genuine, Original Family Band” produit par Walt Disney.
A partir de ce moment, elle a enchainé les rôles puis à partir de la fin des années 1970 des participations en tant que danseuse dans des films et des séries TV.
Elle fut aussi assistante chorégraphe par exemple pour le vidéoclip “Express Yourself” de Madonna ou chorégraphe pour des films comme “Star Trek : Premier Contact” (1996) , Le flic de Beverly Hills 3 (1994), …
Elle s’était notamment confiée à propos de sa collaboration avec MJ sur différents projets. Des projets où elle a eu l’occasion de montrer tous ses talents artistiques.
A propos de “Captain Eo” :
“On a répété très longtemps. Quelque chose comme six semaines, ce qui ne se fait jamais dans le monde de la vidéo.
Et c’était assez pénible. Francis Ford Coppola réalisait le clip, George Lucas était le producteur. Comme c’était en 3D, il y avait des lumières partout. Il faisait extrêmement chaud. On portait des combinaisons en caoutchouc.
Malgré toutes ces lumières, toute la fumée, Michael était génial. Il était drôle, il faisait le fou, mais il travaillait dur, il s’appliquait autant que nous pour danser”.
Au sujet de “Smooth Criminal” :
« Michael avait décidé qu’il y aurait une partie entière d’improvisation. C’est ainsi qu’il l’entendait musicalement.
A un moment, on entend une sorte de chant scandé : « Annie, are you okay ? Annie, are you okay ? ».
Et on n’a plus fait un bruit. Michael a commencé à crier. Le réalisateur, ainsi que le chorégraphe et Michael, nous ont alors demandé de faire ce que l’on ressentait sur le moment.
Et là, on voit des jambes s’envoler…
Je sais qu’il y a un plan où je…Oui, ça commence sur moi en fait ! Un chat marche sur un piano, on voit du verre exploser en morceaux, là je fais une grande arche, je fais un mouvement avec ma jambe, et c’est le début de la séquence.
Michael commence à crier, c’est assez angoissant. Il commence à scander «Annie, are you okay ? », on nous a alors demandé de scander les paroles avec lui, donc on entend tout le monde le faire.
On revient alors brusquement à une séquence chorégraphiée, où toute la troupe danse ensemble, y compris Michael. (…)
Quand on répétait, on proposait à tous des protections pour les oreilles même aux danseurs. La musique était tellement forte que le sol tremblait.
C’est parce que Michael voulait ressentir l’âme de la musique. (…)
Quand on l’observe attentivement, cela se voit, surtout quand il fait des mouvements de street dancing, on remarque qu’il n’y a rien de technique dans ce qu’il fait. Il est extrêmement doué.
Tous les danseurs bougent quand ils voient Michael danser. Si vous ne savez pas danser, il réveille le danseur qui est en vous, parce que ça vient du cœur. Il a véritablement l’âme d’un danseur. (…)
On a fait « Smooth Criminal » et tous les jours à l’heure du déjeuner, toute l’équipe des danseurs était conviée à venir voir les « dailies », c’est-à-dire les rushes : on pouvait voir tout ce qui avait été tourné la veille, ce qui est inhabituel.
D’habitude les producteurs ne laissent pas voir les rushes aux danseurs. Et Michael a fait en sorte que l’on puisse y avoir accès, pour nous récompenser de travailler dur. C’était un beau cadeau, qu’on ne m’a donné nulle part ailleurs.»
Au sujet de “Black or White” :
« Il devait créer quelque chose qui ait un sens musical et rythmique et qui permettrait en même temps à John Landis de faire des raccords pour l’effet de mophing.
Il fallait une continuité. J’ai donc appris [aux figurants] un petit mouvement comme ça [de la tête et des épaules, ndlr]. Vers le haut ».
Pendant le court-métrage « Black or White », Smith Wordes était venue avec sa fille sur le plateau. Elle avait raconté : « Que des bons moments avec Michael. Ils se sont amusés ensemble, ils ont essayé des perruques, il y en avait toute une boîte et elle a mangé tellement de bonbons qu’elle en a été malade. Il lui a offert un peu de son monde de rêve ».
Avec la disparition de Smith Wordes, une réelle artiste quitte ce monde.
Le chorégraphe de “Smooth Criminal”, Vincent Paterson lui a rendu hommage en partageant et commentant le message publié par Dylan, la fille de “Smitty”.
Il qualifie Smith Wordes de “danseuse et artiste incroyable”.
Le message de Dylan : https://www.facebook.com/inatcup/posts/10164521414200051
Sources : Mjvibe / facebook / MICHAELzine