Tom Mesereau chez Larry King

Thomas Mesereau a répondu aux questions de Larry King hier soir sur CNN. Il est revenu sur le procès et son verdict. Voici un premier extrait de cette interview.

Larry King : Thomas, Laurie Stevenson, professeur en droit, a déclaré que vous êtes le meilleur avocat qu’elle ait jamais vu. Est-ce que la plaidoirie est un art ou une science ?

Thomas Mesereau : C’est un art Larry. Ce commentaire me flatte. Je ne sais pas si je le mérite, mais c’est un art. Vous ne cessez d’apprendre, on ne le maîtrise jamais totalement. Il faut constamment garder l’esprit ouvert.

LK : Dans quelles circonstances avez-vous accepté de défendre Michael Jackson ?

TM : Je connais Randy Jackson depuis plusieurs années. Lors de la perquisition à Neverland, on m’a demandé de venir à Las Vegas pour rencontrer Michael Jackson. Mais je n’étais pas disponible à l’époque. Je travaillais sur l’affaire Robert Blake, son procès approchait à grands pas. Finalement, j’ai du abandonner le dossier Blake. 3 mois plus tard, j’ai de nouveau été contacté pour rencontrer Michael Jackson en Floride. Voilà comment tout a commencé.

LK : Avez-vous travaillé avec les anciens avocats de Jackson ?

TM : J’ai rencontré Mark Geragos plusieurs fois. Il a été très coopératif et très professionnel. Je le connais depuis longtemps. C’est un excellent avocat. Il m’a bien aidé lors de la transition.

LK : Vous avez déclaré ne pas être surpris par le verdict, en sous-entendant que vous êtiez plutôt confiant. Mais la plupart des avocats disent : ne vous amusez pas à prédire ce que le jury va décider. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?

TM : J’avais confiance. J’ai rapidement pensé que nous avions réussi à attaquer leur dossier, notamment grace aux contre-interrogatoires. Nous avons également convoqué un certain nombre de témoins décisifs. Je me suis dit qu’en associant tous ces éléments ensemble nous pourrions leur causer des problèmes.

LK : Comment préparez-vous votre client dans un tel contexte ? Est-ce que vous avez réussi à lui faire comprendre qu’il risquait d’aller en prison le soir du verdict ? Est-ce que vous en avez parlé, ou est-ce que vous avez préféré vous concentrer sur une issue strictement positive ?

TM : Tout dépend du client que vous représentez. Il faut garder une certaine candeur. Il suffit d’expliquer les différentes options possibles sans pour autant paraître pessimiste. Et à aucun moment je n’ai été défaitiste, car j’ai toujours cru que nous allions gagner.

LK : Quel type de client est il ?

TM : C’est un client merveilleux. Il est l’une des personnes les plus agréables à représenter. Il est très gentil, poli et très coopératif. Ce fut un honneur de travailler pour lui, et je le considère comme un ami.

LK : Avez-vous songé à le convoquer comme témoin ?

TM : Oui. Lors de mon discours d’ouverture, je comptais l’appeler à la barre, et il souhaitait témoigner. Plus les audiences avançaient, plus je me suis rendu compte que cela n’aurait rien apporté. Nous avions mené de bons contre-interrogatoires.
Nous avions montré une interview vidéo de 2h 45 de Michael. Il a pu de cette manière décrire sa vie, sa musique, et la façon dont il a grandi. Grace à tous ces éléments, nous avons décidé qu’un autre témoignage n’était pas nécessaire

LK : Avez-vous eu des coups de blues pendant le procès ?

TM : Oui, bien sur, Larry. Cela arrive souvent. Mais dès le début, j’ai senti que nous avions réussi à âtre assez agressifs. Notre stratégie était de monter au filet et de mettre l’Accusation sur la défensive dès que possible. Et je pense que nous avons réussi.

LK : Certains disent que l’Accusation était obsédée par Michael Jackson. Etes-vous d’accord ?

TM : Oui, tout à fait. je pense qu’ils étaient loin d’être objectifs. Ils n’avaient aucun recul avec leurs témoins et les théories qu’ils ont tenté de défendre. Ils n’ont pas réussi à prouver ce qu’ils avançaient, car c’était des mensonges.

LK : Pensez-vous que cette obsession date de l’affaire de 1993 ?

TM : Je ne sais pas Larry. Ils semblaient déjà déterminés à ne pas le lâcher dès le début de cette nouvelle affaire. Il est rapidement apparu qu’ils manquaient d’objectivité. (…) Ils n’ont pas pris la peine d’enquêter sur le passé des personnes qui ont accusé Michael Jackson. Lorsque vous relisez les premières interviews du jeune garçon, vous vous rendez compte que la police partait du principe que leur histoire était vraie avant de savoir d’où venait cette famille.
Nous avons découvert tous les problèmes liés à cette famille. L’Accusation a mené son enquête avec des oeillères. Au milieu du procès, ils ont tenté de nier la réalité, et cela leur a joué un tour.

LK : Est-ce que le témoignage de Macauley Culkin a eu une grande importance ?

TM : Oui, tout à fait. Il a été un des témoins décisifs. J’ai énormément de respect pour lui. Il est au top de sa popularité et il n’avait aucun intérêt à remettre cela en question en venant témoigner pour Michael. Il l’a fait par pure amitié, sans se soucier de ce que les gens pouvaient penser. A aucun moment nous avons douté de sa venue. Il nous a toujours dit qu’il comptait venir. “Je veux aider Michael, je veux dire la vérité”, voilà ce qu’il nous a immédiatement confié.

LK : L’un des jurés a répondu à nos questions hier soir. Il a déclaré qu’il pensait que Michael Jackson est ou état un pédophile. Selon lui, l’Accusation n’a pas réussi à défendre son dossier. Qu’en pensez-vous ?

TM : Je pense qu’il a tort. Michael Jackson n’est pas un pédophile. L’accusation a passé de nombreuses années à mettre au point une histoire pour tenter de faire tomber mon client. Ils ont échoué. Michael Jackson n’est pas un pédophile. Il n’a jamais agressé un enfant, et ne songerait jamais à agir de la sorte.

LK : Selon vous, ce n’était que des histoires montées de toutes pièces ?

TM : Oui, les personnes qui ont accusé Michael Jackson ont fabriqué ces histoires. L’accusation a voulu faire croire que d’autres personnes avaient été agressées. Ils sont tous venus dire que c’était faux.

LK : Un de mes amis, Edward Bennett Williams, m’a dit un jour que pour mettre un jury de son côté, il suffit de le mettre à la place du défendeur. Si le jury se met à la place de votre client, vous gagnez le procès. Comment cela est possible lorsque le défendeur est Michael Jackson ?

TM : Tout d’abord, Larry, l’accusation a inventé cette histoire comme quoi Michael Jackson dormait avec de jeunes garçons. Michael a toujours dit qu’il autorisait certaines familles à entrer dans sa chambre. Il faut garder à l’esprit que cette fameuse chambre est en fait un duplex. Les parents, les enfants… Tous ont dormi dans sa chambre. L’Accusation a seulement dit qu’il dormait avec de jeunes garçons, dans l’espoir de mettre le jury dans sa poche. Mais cela n’a pas fonctionné.
Nous devions expliquer qui est Michael Jackson, il fallait que le jury comprenne bien cela. C’est quelqu’un de très créatif, un brillant musicien, un excellent danseur. Il est également très sensible, et d’une extrême gentillesse. Il se sent concerné par les problèmes qui frappent notre monde. Il a un esprit très enfantin, et il entretient un lien spécial avec les enfants du monde entier.
Nous devions expliquer qui il est. Nous vivons dans un pays qui se dit fier de sa diversité. Vous êtes libre d’être qui vous voulez. Et à aucun moment nous avons songé à montrer Michael sous un autre jour. Il n’a jamais tenté d’agir différemment dans la salle d’audience. Nous voulions le montrer tel qu’il est, et nous avons réussi.

LK : Comment avez-vous vécu la lecture du verdict ?

TM : J’ai pris la main de Michael pendant l’annonce du verdict. Michael semblait apprécier ce geste. Je tenais à lui montrer mon soutien. Et j’avais un message à lui transmettre : “Nous allons gagner ce procès”. (…) Juste après, il m’a remercié. “Merci, merci, merci”. Voilà ce qu’il m’a dit. La gratitude fut sa première réaction. Il a remercié Dieu, ses avocats, sa famille et ses amis. (…) La caution fut annulée de suite, et désormais il est libre.

Source : MJJSource / Traduction par MJDatabank.com

15 Jun 2005 by Davy Appert

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